Interview avec Jonathan Bétermier, maraîcher accompagné par diverses associations œuvrant pour la biodiversité à Loison-sous-Lens
Depuis combien de temps as-tu introduit des actions en faveur de la biodiversité sur ton maraîchage et quelles ont été tes motivations ?
Globalement sur les sites que je cultive, je me suis lancé dès 2014, et depuis 2020 sur le maraîchage de Loison-sous-Lens. C’est ma façon d’agir pour la nature et l’environnement et aussi pour gagner en autonomie. Par ailleurs, l’objectif à Loison-sous-Lens est d’en faire une réserve de biodiversité.
Peux-tu nous parler des tes nombreuses actions pour la biodiversité ? et nous en détailler certaines ?
Plantation de haies avec essences anciennes et locales pour mieux accueillir les espèces qu’avec des essences exotique, des ruches, des bandes fleuries pour les pollinisateurs, des bandes enherbées, des arbres également. Concernant les milieux aquatiques, qui sont très menacés, une mare a été creusée avec l’association les Blongios. Enfin pour les oiseaux, des nichoirs à mésanges ont été placés et dernièrement un perchoir à rapaces a été posé en limite de parcelle dans une haie afin d’attirer les prédateurs de petits mammifères comme le Faucon crécerelle.
Concernant mes pratiques de culture, j’utilise du paillage afin de diminuer les plantes adventices faisant concurrence aux légumes et je pratique aussi la rotation de culture afin de prévenir l’apparition de pathogènes. Il ne faut pas oublier les haies sèches dans lesquelles des gîtes à hérissons ont été placés afin de leur permettre de s’abriter sans se retrouver en plein champ.
Quels sont les résultats et arrives-tu à les estimer ? Y-a-t-il selon toi des particularités dans tes pratiques ?
Il y a des résultats avec par exemple l’apparition de libellules avec la mare. Je m’y retrouve aussi en rendements. Concernant les particularités, je pense que chaque région nécessite du cas par cas, car la biodiversité change localement. Terroir et biodiversité sont spécifiques.
As-tu des conseils pour quelqu’un/un jeune qui voudrait se lancer ? Ou bien quelqu’un qui souhaite te soutenir ?
La première chose à penser en bio pour ne pas utiliser de produits est la question de la biodiversité. Planter tout de suite toutes les essences ligneuses (arbres, arbustes). Bien anticiper. Je suis passé aussi par énormément de formations et je suis très accompagné par des associations professionnelles qui sont spécialisées.
Cette interview a été réalisée par la LPO Hauts-de-France sur le maraîchage de J. Bétermier à Loison-sous-Lens dans le cadre du programme des terres et des ailes.